07 De Bandar-Abbas à Mashad

2 Novembre 2017

Avec les PHOTOS.

Ce long parcours (1 700 km) s'apparente à une traversée désertique du sud vers le nord, et située bien à l'est de l'Iran, sans toutefois frôler les frontières pakistanaises, ni afghanes. Nous n'approcherons pas non plus les régions du Baluchestan ou du Sistan.

En quittant Bandar-Abbas, sa touffeur et ses petites secousses sismiques, nous nous dirigeons plein est, et faisons le crochet vers la petit ville de Minab, dont les guides nous vantent le « marché du jeudi ». Cela tombe bien, on est jeudi 26 octobre. En effet, Minab grouille de monde à l'emplacement du bazar, dans lequel nous déambulons une paire d'heures. Les femmes portent un masque rigide de couleur rouge et or, qui leur couvre tout le nez, les yeux et la bouche. On leur achète quelques légumes (tout est à 20 000 rials le kg, soit environ 40cts d'euro), du khôl du Pakistan, des fruits. C'est la saison des grenades et des pommes, il y en a des montagnes...

En sortant de la ville, nous rencontrons Danielle et Gilles qui sont partis début mai pour un périple de 6 mois vers l'Asie centrale et l'Iran. C'est bien le seul 4X4 français que nous ayons rencontré depuis notre départ. Déjeuner ensemble et échanges de tuyaux. Ils vont là d'où l'on vient et réciproquement.

Progressivement, la route quitte le N-E pour monter plein nord. Elle est le plus souvent bien large et en sens unique ce qui est rassurant pour la sécurité.Toujours en altitude, et bordée de massifs rocheux aux couleurs pastel .

C'est vers Bam que nous abordons le désert du Lut (Dasht-e Lut).

Bam, tristement rendu célèbre par le séisme du 26 décembre 2003, dont elle a été l'épicentre. Près de 30000 morts pour une cité qui comptait 120 000 âmes. Sa citadelle, Arg-e Bam, classée au patrimoine de l'Unesco, a été complètement détruite. Sa reconstruction, progressive, nous laisse entrevoir toute l'immensité et la structure de ce complexe en terre crue qui date de l'époque des Sassanides (227 - 637 ). Placée sur l'une des routes de la soie, elle a été habitée durant plus de 2000 ans. La ville est tellement tranquille que l'on peine à trouver de quoi nous restaurer.

Mais à la sortie de Bam, une famille en train d'inaugurer leur nouveau restaurant, lors d'un repas familal, nous invite à le partager : ragôut, riz, frites. Les smartphones fusent durant toute cette rencontre : selfies, photos, tous veulent en être, avec nous. On n'a jamais été tant photographié !

Plus loin, c'est Rayen et sa forteresse, en pisé également, avant de filer par le corridor d'Homrak, vers le spot des Kalouths. Cette zone de plus de 120 km de long en direction de Bijand, concentrent des reliefs biscornus, sortes de châteaux de sable extraordinaires avec pitons à peau d'éléphant, canyons, cirques, dunes, plates-formes. De rares touristes, et l'on bivouaque sur une terrasse au pied d'un piton, dans un décor digne de la planète Mars. Coucher et lever de soleil sont pour nous seuls !

Mahan

A Mahan, au sud de Kerman, à la recherche du jardin qadjar (Bagh-e Shahzade), nous sommes abordés par Fahrad. Polyglotte autodidacte, ce garçon de 24 ans est étonnant de curiosité et d'érudition. Il nous guide dans ce jardin de fraîcheur qui dégouline de cette eau claire venant du massif surplombant et se déversant de bassin en bassin. Amoureux des jardins, il déteste le désert et nous déjeunons avec lui dans un verger de la ville : pommiers, noyers, amandiers, grenadiers, plaqueminiers, agrumes,... tout pousse curieusement dans cet environnement si sec et aride, et ce grâce aux qanats. Ce sont des canaux qui captent l'eau des montagnes et l'injectent dans les villes par des souterrains. L'Iran ne serait pas l'Iran sans ses qanats ancestraux.

Bivouac sur le parking sous le dôme du mausolée de Shah Nematollah Vali, l'un des fondateurs du soufisme. C'est original, mais grandiose.

Mashad la ville du martyr

Finalement nous irons droit vers Mashad, sans étape à l'ouest vers Tabas et les oasis du Kavir, Garmey, Bazaziyeh. La sonde double J de François doit être extraite rapidement

Nous nous permettrons quand même quelques échappées sur des pistes latérales : vers le village de terre de Nay Ban, perché sur sa colline au dessus de sa palmeraie, et vers les qanats en train d'être curés par des ouvriers qui nous inviteront à partager le thé avec eux, au dessus des champs de crocus.

Pour la sonde, c'est chose faite. Cette journée du 2 novembre s'est déroulée à l'hôpital Razavi de Mashad, grande ville sainte d'Iran.

Avec ses équipement médicaux ultra-modernes, la ville attire autant les pèlerins que les patients du Golfe persique. Ceux venus se recueillir auprès du mausolée du 8ième Imam, l'Imam Reza au sein de l'enceinte sacrée de Mashad , et ceux venus pour soigner des pathologies en tout genre.

L'hôpital tout neuf de Razavi est doté d'un service de facilitateurs pour les touristes médicaux, ce qui fut précieux pour nous, tant est compliquée la procédure d'admission et de décharge des patients.

Une visite au grand bazar en fin d'après-midi, pour la vue, l'odorat et le toucher. Des échoppes d'épices de toutes les couleurs et en particulier le rouge du safran et des baies de berbéris séchées qui viennent souvent décorer le riz. Des vendeurs de tchadors noir, mais aussi des joailliers et leurs pierres précieuses et semi précieuses, qui polissent et étalent les turquoises par milliers.

Demain, départ vers les rives de la mer Caspienne.